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La sensation de faire du mal à son cheval

réflexions équestres Nov 30, 2020

Je tenais à écrire ce texte car je pense que ces dernières années on a beaucoup culpabilisé les cavaliers pour leurs erreurs et le “mal” qu’ils font à leur cheval.

Si l’intention était d’éduquer les cavaliers et de faire évoluer les mentalités, cette approche a eu à mes yeux beaucoup de conséquences très négatives sur les cavaliers qui étaient déjà dans une démarche de respect du cheval et qui avaient conscience de l’importance de son bien-être physique et mental.

En effet, je rencontre beaucoup de cavaliers aujourd’hui qui pensent qu’ils devraient tout réussir immédiatement.

Que tout devrait être parfait dès le premier essai, qu’ils ne devraient jamais faire d’erreur ou que leur cheval ne devrait jamais montrer la moindre résistance sous peine d’y voir le signe d’une souffrance terrible du cheval, et donc d’une immense culpabilité chez le cavalier.

La première chose à comprendre est que lorsque le cavalier porte le fardeau de la culpabilité, il le fait porter à son cheval aussi.

Et souvent, c’est un poids beaucoup plus difficile à supporter pour lui que l’erreur qui a été commise, et qui est souvent acceptée par le cheval bien plus rapidement que chez le cavalier.

Ensuite, je pense qu’une des clés pour éviter cette spirale est de se préparer un peu mieux avant même de demander quelque chose au cheval.

Que l’on sente qu’il faudrait améliorer son équilibre, commencer les épaules en dedans ou entrer progressivement dans le piaffé (qui au passage n’est pas une figure destinée à satisfaire l’ego du cavalier mais qui a un réel intérêt pour le cheval lorsqu’il est monté), la plupart des cavaliers se jettent dans l’exercice sans préparation et sans avoir vraiment d’idées de la manière d’être compris au mieux par le cheval.

Il est donc pratiquement impossible pour le cheval de donner la bonne réponse lors de la première demande, et le cavalier se culpabilise immédiatement que l’exercice ne soit pas parfaitement exécuté, persuadé que cela veut dire qu’il fait souffrir son cheval…

Dès lors, je proposerais aux cavaliers de commencer par chercher à bien comprendre les implications de chaque exercice:

 

  • Qu’est-ce que le cheval doit pouvoir réaliser/avoir compris AVANT d’aborder ce nouvel exercice ou ce changement d’équilibre?

 

  • Comment pouvons-nous voir ce que nous souhaitons apprendre au cheval comme un chemin que nous allons emprunter ensemble, comme un équipe?

Vous n’avez rien à vous prouver.

Ni à vous-même, ni à votre cheval, et certainement pas à quelqu’un d’autre.

Vous êtes le guide de votre cheval autant qu’il est votre guide.

Et pour guider quelqu’un, il faut d’abord savoir où on va!

Ensuite, il est question d’une écoute mutuelle.

Votre cheval apprend à vous écouter, à chercher les réponses autant que vous l’écoutez et chercher à comprendre ses réactions.

Le but n’est pas de réaliser quelque chose parfaitement.

C’est une illusion.

Malgré les dizaines (voire centaines!) de milliers d’épaules en dedans que j’ai réalisées avec tant de chevaux différents, je trouve chaque jour un moyen de les améliorer, d’être plus fin, plus précis, plus juste, de mieux écouter les chevaux.

Si vous aimez votre cheval, si vous voulez monter en finesse et pas juste pour plaire aux autres, il n’y aura jamais un moment où vous direz: “C’est bon, c’est assez parfait, je n’ai plus rien à améliorer”!

Au lieu de cela, votre but est d’avancer pas à pas, ensemble, sur le chemin vers mieux.

Pas parfait.

Juste mieux.

En gardant à l’esprit que parfois, faire moins pire est déjà une grande amélioration par rapport à hier.

A mes yeux, les chevaux ne sont pas de pauvres animaux sans défense qui dépendent de nous et souffrent à la moindre de nos erreurs.

A mes yeux, voir nos chevaux comme des êtres fragiles qui dépendent entièrement de nous et de nos erreurs revient à satisfaire une forme d’ego chez nous, les êtres humains, qui aimons penser que nous sommes plus importants que nous le sommes réellement.

Mais nous refuser à nous-mêmes le droit de montrer quelque chose au cheval, de lui dire: “Viens, je vais te montrer quelque chose que je pense avoir compris” ou “Viens, j’ai envie qu’on essaie cela ensemble”, c’est ne pas avoir conscience de notre force, de nos qualités et de notre potentiel, de ce que nous pouvons apporter à un Autre que nous-mêmes.

C’est ne pas accepter qu’un cheval puisse voir en nous assez de valeur pour avoir envie de nous suivre et d’essayer avec nous.

A mes yeux, une équipe c’est aller ensemble vers quelque chose de nouveau, se soutenir, apprendre, être à l’écoute.

C’est de la responsabilité, c’est vrai, car on réalise qu’on n’est plus tout seul et que nos décisions ont des conséquences.

Mais dans une vraie équipe, chacun accepte les erreurs de l’autre.

Les défaites sont vécues ensemble.

Les victoires, les réussites et les accomplissements aussi.

J’ai l’impression que depuis des siècles qu’on écrit sur les chevaux, qu’on leur fait dire un peu tout et n’importe quoi, on a tellement insisté sur la dominance ou au contraire l’interdiction de faire une erreur qu’on est peut-être passé à côté d’une question importante:

“Et si les chevaux voulaient la même chose que nous: la sensation d’être écouté, entendu et compris, la création d’un lien, la sensation de partage et de découverte?”

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