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L'Obsession de les comprendre: l'histoire d'une passion

réflexions équestres May 02, 2019

Mon premier contact avec les chevaux débute à 9 ans. Mes parents m’envoient dans un camp de vacances pour apprendre à monter à cheval. Officiellement car mon père est un ancien excellent cavalier. Officieusement, pour me socialiser avec les autres enfants et m’aider à vaincre ma timidité extrême.

Le club était perdu dans la campagne, et les chevaux avaient passé l’hiver dans des prés éloignés de plusieurs kilomètres. Je me souviens le trajet, tous assis sagement dans la remorque entre les selles et les bridons. Puis je me souviens d’un grand cheval bai foncé sur lequel un moniteur m’a posé, en plein milieu d’une prairie, en me disant: “Pour tourner à gauche tu tires à gauche, pour tourner à droite tu tires à droite, et pour t’arrêter tu tires sur les deux rênes. Maintenant tu nous attends là, on va chercher les autres chevaux.”

Et le cheval s’est remis à brouter, avec un enfant sur le dos qui se retrouvait tout seul, sans vraiment comprendre ce qui venait de se passer, plus ahuri qu’effrayé.

La “balade” qui a suivi et qui nous a permis de ramener les chevaux au club, a, elle, été terrorisante. Je n’avais jamais monté de ma vie, mon grand cheval bai était d’une gentillesse extrême, mais la cavalière derrière moi, qui devait avoir 12 ou 13 ans et avait la langue bien pendue, hurlait de terreur car son cheval levait de temps en temps les fesses. 

Il n’y avait rien de vraiment méchant ni dangereux dans le comportement du cheval, mais ces deux heures de balade au pas m’ont marqué pour toujours. 

J’ai toujours eu peur des chevaux. Aussi loin que je me souvienne, je me sentais très mal quelques heures avant d’aller au club, le ventre noué, incapable de manger.

Mais ils m’ont toujours terriblement fasciné. Et je me suis vite rendu compte, suite à cette balade, que j’avais surtout peur pour les autres…

Et si l’origine de ma peur des chevaux venait de mon besoin de protéger les autres, à cela s’est vite rajouté la peur de perdre le contrôle et de tomber, lorsque j’ai commencé à monter régulièrement au club le plus proche de notre maison. 

Photo Charly Goffinet ©

Le propriétaire de l'écurie, qui avait été un ami de mon père à l’époque où il avait une jument anglo-arabe (comme tout le monde à cette époque!), voulait à tout prix lui vendre un cheval pour moi, ce que mon père refusait catégoriquement car j’étais trop jeune.

N’abandonnant pas pour autant son idée, il me faisait monter tous les chevaux de commerce qui débarquaient aux écuries, en espérant que mes parents seraient tellement fiers de moi qu’ils finiraient par craquer. C’est de cette manière que j’ai longtemps détenu le record du club de 6 chutes en moins d’une heure.

Des chevaux, à cette époque, j’avais la sensation qu’ils vivaient leur vie, sans vraiment se soucier des humains.

Ils nous regardaient, nous jaugeaient alors que nous arrivions dans leur box, encombrés de tout ce matériel trop lourd pour des enfants et décidaient assez rapidement s’ils allaient nous faire tomber ou non. Bref, une situation idéale pour un enfant timide et introverti que d’être jugé par un animal de 400 kg et qui va décider de votre sort pour l’heure à venir...

Mais ce mélange de peur et de respect imposés par ces regards qui me lisaient malgré tous les masques que j’essayais de porter, cette fascination pour la confiance en eux qu'ils dégageaient et la sensation d’indépendance qu’ils symbolisaient pour moi, à leur manière de ne pas avoir besoin de nous ont sans doute été le plus beau cadeau qu’ils m’ont fait.

Car je me suis rapidement rendu compte que les adultes qui prenaient le chemin de la contrainte et de la violence, non seulement ne m’enlevaient pas mes peurs, mais rendaient souvent la situation bien pire.

A mes yeux d’enfant, le seul moyen de tomber moins souvent était donc de mieux comprendre ces animaux qui n’avaient pas besoin de nous…

Photos Charly Goffinet ©

A partir de là, j’ai développé une obsession à comprendre les chevaux. A 13 ans, je lisais les livres du Commandant Licart et de De Salin, que j’avais trouvés dans la bibliothèque de mon père (qui avait eu une éducation équestre très militaire). Je ne comprenais pas grand chose mais j’étais très fier d’avoir le droit de porter des éperons. Je dévorais chaque livre sur les chevaux qui me passait sous le main, je lisais Cheval Magazine de la première à la dernière page et je me levais tôt le dimanche matin pour regarder le Magazine du Cheval à la télévision.

Nous avions cours collectif d’équitation le samedi matin et notre moniteur arrivait souvent très en retard. Je me souviens de ma fierté et mon admiration quand mon père entrait dans la piste pour commencer la leçon en l’attendant. Je pense que ces images m’ont donné un immense respect pour le rôle de l’enseignant.

A cette époque, j’étais fou amoureux d’une jument baie que personne ne voulait monter. Elle était méchante, difficile, à moitié rétive, pas très jolie, mais nous avions une relation merveilleuse. C’est avec elle que j’ai fait pour la première fois ce qui ressemblait vaguement à une épaule en dedans!

Jusqu’à ce samedi matin où je me précipitais vers son box avec des carottes avant notre leçon pour y trouver un autre cheval…

Julie, la jument baie, avait terminé sa carrière de cheval de club. Et à cette époque, les chevaux de club n’avaient pas souvent droit à une retraite en prairie mais plutôt une retraite en boucherie.

J’avais 16 ans, une vraie amie, en qui j’avais confiance, qui s’était livrée à moi à force de patience, de douceur et de compréhension, et elle était morte, tuée par un être humain, après qu’elle l’ait servi toute sa vie. Et 16 ans, ce n’est pas un bon âge pour gérer la colère.

Je me suis détourné des chevaux instantanément. Du jour au lendemain j’ai refusé de retourner monter à cheval. Et je pense que c’est là que j’ai appris à quel point le lien qui nous lie aux chevaux est sacré. A quel point on doit respecter cette rencontre.

Que cette petite jument baie pas très jolie, à moitié rétive et que personne n’aimait, qui n’était qu’un objet de rentabilité pour le propriétaire du club, était en réalité la plus belle créature sur cette terre et la meilleure amie d’un jeune homme de 16 ans…

Mon énergie d’adolescent s’est alors dirigée vers les sports extrêmes, et l’escalade en particulier, que j’ai pratiqué à haut niveau pendant plusieurs années. J’y ai appris des choses vitales pour ma carrière équestre, qui me font aujourd’hui penser que rien n’arrive par hasard et que la vie met sur notre chemin les étapes par lesquelles il nous faut passer pour réaliser notre “légende personnelle”.

La première leçon que l’escalade m’a enseignée est d’avancer malgré la peur. Que la seule direction possible, lorsqu’on grimpe des falaises, est de monter encore plus haut. Malgré la peur, malgré la sensation qu’on n’y arrivera jamais, malgré les risques. 

Car lorsqu’on grimpe à haut niveau, on tombe beaucoup. Enormément même. Et on apprend qu’une voie impossible à réaliser au premier essai devient réalisable après des dizaines de tentatives qui permettent de maîtriser les mouvements clés. 

J’ai appris à tomber, à me relever, à essayer encore.

J’ai appris que la persévérance, que continuer à essayer jusqu’au moment où “ça passe” permettait d’accomplir ce qui semblait impossible au début. A ne jamais abandonner, car dans certaines situations d’escalade, ce n’est simplement pas une option possible si vous voulez rester en vie. 

J’y ai aussi appris la force des images mentales et de la psychologie du sport, même s’il m’a fallu près de 10 ans avant de pouvoir les appliquer à l’équitation.

 

Photo Charly Goffinet ©

A 20 ans, l’envie de comprendre les chevaux et l’image de cette relation incroyablement forte avec cet animal qui me fascinait a été plus forte. J’ai repris l’équitation sur un hasard, après un accident d'escalade qui aurait pu me coûter très cher.

Une amie de la famille avait un cheval et une cavalière dans son écurie cherchait une demi-pension. J’ai sauté sur l’occasion.

Je rêvais de balades en forêt, à contempler la nature. Mais la seule condition pour partir en balade était de prendre quelques cours avec son professeur de dressage pour vérifier si j’avais le niveau pour monter son cheval.

Je me souviens de ces premières leçons, et de cette rencontre qui a changé ma vie.

Son professeur était Elisabeth de Walsche, et elle avait été élève du Maître portugais Nuno Oliveira pendant 17 ans. Et si j’étais arrivé plein de confiance en moi et en mes compétences équestres, Elisabeth me fit comprendre de manière franche et un peu brutale, que je ne savais rien. 

Je me souviens de la première fois que je l’ai vue à cheval autant que des premières leçons auxquelles j'ai assisté. Toutes ces images de dressage qui m’avaient fait rêver quand j’étais enfant prenaient vie devant mes yeux.

Les chevaux n’étaient plus des êtres indépendants qui ne se souciaient que très peu de l’humain sur le dos. Ils étaient connectés, attentifs, en équilibre. Il y avait une harmonie, une légèreté et une beauté hallucinante dans la manière dont ils se déplaçaient et que je n’oublierai jamais.

Photo Charly Goffinet ©

A cette époque, je n’avais aucune intention d’être cavalier professionnel. Mon besoin de comprendre les chevaux m’avait mené vers des études universitaires en biologie animale, où je me spécialisais en éthologie équine. Mais quelques mois avant la fin de mes études, je pris conscience que ma vie était dehors, au milieu des chevaux, à interagir avec eux. Le cursus universitaire m’apportait la compréhension de leur comportement mais pas la connexion forte et intime que je recherchais.

J’ai aussi pris conscience à cette époque de ce qu’un enseignant vraiment compétent, qui comprenait les chevaux, pouvait apporter aussi bien aux cavaliers qu’aux chevaux. Je l’expérimentais moi-même à chaque leçon avec Elisabeth, qui est devenue une amie proche depuis plus de 15 ans.

Je me découvris aussi un besoin de transmettre, de partager ce que j’avais appris et compris. A chaque nouvelle découverte, qu’elle soit liée à la biologie, à l’évolution ou à l’équitation, je ressentais un immense besoin de partager, d’expliquer, et un vrai plaisir à chercher le moyen de rendre mes explications accessibles et compréhensibles par les néophytes.

Je me souviens parfaitement de la soirée où j’ai pris ma décision.

J’étais en France, à l’INRA, pour des recherches sur l'éthologie des chevaux dans le cadre de mon travail de fin d’études.

J’étais à quelques mois de devenir biologiste.

Je me suis assis sur le perron de ma chambre, j’ai appelé Elisabeth et je lui ai annoncé que je voulais devenir cavalier professionnel.

Et après lui avoir expliqué à quel point c’était une évidence pour moi, je lui ai dit: “Et maintenant, je fais quoi?”

 Les années qui ont suivi ont été incroyables, aussi merveilleuses que terriblement dures. J’ai terminé mes études qu’il aurait été dommage d’abandonner si près du but, puis j’ai accepté un travail dans une grande surface, qui me permettait de ne travailler que les après-midi, et donc de monter à cheval toute la matinée.

J'avais juste assez d’argent pour payer mes trajets en bus jusqu’aux écuries et mes deux leçons par semaine. 

L’image devait être insolite pour les passagers du bus qui partaient travailler, de voir tous les matins ce jeune homme aux chaussures trouées, qui portait sa selle avec un bras et son chiot dans l’autre. Je marchais entre 40 minutes et une heure pour aller de l’arrêt de bus aux différentes écuries où j’avais pu trouver des chevaux à monter.

Je montais absolument tous les chevaux qu’on voulait bien me confier. La plupart étaient des chevaux de balade ou des chevaux dont les propriétaires avaient pris peur. Et Elisabeth m’aidait autant qu’elle pouvait à les faire progresser. 

Ne pas avoir accès à des chevaux dressés a été un superbe cadeau de la Vie. Je ne pense pas que je serais devenu le professionnel que je suis aujourd’hui si j’avais eu immédiatement accès à des chevaux bien mis pour apprendre.

Monter ces chevaux que personne ne voulait, sans aptitude particulière, au caractère et à la morphologie compliqués, m’a permis, bien des années plus tard, de traiter tous les chevaux avec le même respect. Mais aussi d’avoir des clés pour aider des chevaux que la plupart des autres professionnels considéraient comme des rebus sans valeur et sans intérêt.

Après 3 ans de cette vie folle, à vivre dans une caravane et à sortir tous les soirs pour ensuite, souvent sans avoir dormi, être à cheval à 8h du matin, il était temps pour moi de passer à l’étape suivante. Elisabeth n’ayant pas de chevaux d’école pour m’enseigner les exercices plus avancés, c’est au Portugal que j’avais le plus de chances de continuer à évoluer.

 La suite de cette histoire paraît avoir été inventée mais elle est vraie. Une connaissance m’avait donné les numéros de téléphone de trois cavaliers portugais chez qui j’avais une chance de pouvoir travailler. Aucun n’avait de place pour moi mais chacun m’a donné le numéro de téléphone d’un autre cavalier. Et à partir de là, j’ai appelé le Portugal tous les soirs pendant un an. 

A chaque appel, on me répondait que je n’étais pas assez qualifié, qu’il n’y avait pas de place ou qu’il y avait une place mais que je ne serais pas payé. Le reste du temps, le cavalier ne parlait ni français ni anglais. Et à chaque fois, j’insistais pour avoir le contact d’un autre cavalier. Je pense que j’ai dû de cette manière parler à tous les cavaliers professionnels du Portugal. Et après un an à téléphoner tous les soirs, il me restait un seul numéro. Il ne restait personne d'autre que ce dernier contact et je n’avais toujours pas d’idée de ce que j’allais pouvoir faire pour poursuivre mon rêve. 

Lorsque j’ai appelé le dernier cavalier, il n’avait pas de place.

Mais il m’a parlé d’un de ses amis qui cherchait quelqu’un d’urgence.

Deux mois plus tard, je quittais la Belgique avec mon chien et ma guitare, sans même avoir l’argent pour le billet de retour.

Photo collection personnelle ©

Auprès de Joaquim Fernandes puis de Sergio Martin, j’ai monté jusqu’à 12 chevaux par jour, nettoyé des boxes jusqu’à pleurer de fatigue, débourré mes premiers chevaux, pour ensuite les sortir en concours, été seul responsable d’une école d’équitation de 150 élèves et piaffé au milieu de la grande piste lors de la Feira de Golega.

J’ai appris la rigueur, vécu des moments d’immense fierté et des désillusions terribles.

J’ai découvert un pays merveilleux, rempli de contradictions, d’espoirs et de fierté. J’ai découvert le vrai sens de la gentillesse et de l’accueil.

Et surtout, j’ai découvert toutes les facettes que le dressage pouvait offrir, de la tauromachie à cheval et la doma vaquera jusqu’aux compétitions internationales de dressage, en passant par l’équitation classique de tradition pratiquée avec une maîtrise hallucinante, et l’équitation de travail.

Le niveau des cavaliers était incroyable. La plupart étaient parvenu à évoluer vers la compétition sans avoir perdu leurs racines classiques ni leurs traditions. Je voyais des chevaux de concours capables d’aller au milieu des taureaux et des cavaliers enchaîner des reprises de Grand-Prix à une main, sans jamais toucher les rênes avec la main droite. Il y avait une vie, une énergie, une émulation extraordinaire à cette époque. 

Je suis resté 2 ans et demi au Portugal. J’ai vécu dans un box pour chevaux avec 150 euros par mois pour me nourrir. Mais je ne regrette aucune minute passée là-bas. 

Je rencontre souvent des cavaliers qui me demandent des conseils pour devenir cavaliers professionnels. Ma première question est toujours: “Qu’est-ce que tu es prêt à faire pour progresser?”

A moins d’être très riche à la base, entrer dans ce milieu demande une volonté à toute épreuve et une force de caractère énorme, pour ne pas oublier dans les moments les plus durs quel rêve nous poursuivons. J’ai vu beaucoup de cavaliers, parfois très talentueux, abandonner en cours de route parce que c’était trop difficile.

 

Photo collection personnelle ©

Après le Portugal, il me restait une étape importante de mon apprentissage avant de me lancer: travailler pour une écurie du Nord.

Je voulais me mesurer aux standards d’un cavalier de compétition de très haut niveau. 

J’ai assez rapidement eu l’occasion de partir en Suède travailler pendant un an pour le cavalier olympique Jan Brink. J’y ai eu l’occasion de monter des chevaux aux allures incroyables, qui m’ont guidé dans l’enchaînement des mouvements du Grand-Prix.

J’ai aussi eu l’occasion de commencer à donner des stages de dressage lors de mes week-ends de congé.

Photo Céline Brabant ©

En 2008, il était temps de rentrer en Belgique pour y commencer ma carrière de cavalier professionnel. 

Depuis 26 ans que je suis en contact avec les chevaux, chaque rencontre m’a marquée et m’a fait évoluer. Chaque cheval qui est passé dans ma vie, que ce soit pour des années ou pour une leçon d’une heure, avait un message pour moi. 

 

Photo Nathalie Marissel ©

Ce n’était pas forcément le message que je voulais entendre, et il m’a parfois fallu bien des années pour le comprendre, mais je suis convaincu que les chevaux entrent dans nos vies avec une forme de message universel, et des clés pour nous permettre d’évoluer.

Ces milliers de chevaux que j’ai eu la chance de croiser, ces milliers d’histoires qu’ils ont vécu avec moi ou en compagnie de leur cavalier, de leur “gardien”, et dont j’ai été le témoin, m’ont permis de devenir une meilleure personne. 

Ils m’ont appris à mieux contrôler mes émotions, à mieux me comprendre, à être plus en équilibre et plus ouvert. Ils m’ont surtout appris le vrai sens de la Compassion et de l’Amour.

Photo Charly Goffinet © 

Dans ce monde où les valeurs de Respect, de Tolérance, de Compassion et d’Amour sont tellement galvaudées et plus très à la mode, les chevaux sont à mes yeux des gardiens de ces valeurs sacrées.

Avec insistance, mais surtout avec une patience infinie, ils nous rappellent sans cesse nos responsabilités vis-à-vis de la Beauté et de la Pureté de ce monde dans lequel nous vivons. 

Tant de cavaliers ressentent aujourd’hui de la culpabilité vis-à-vis de leur cheval. Cette impression de lui avoir fait du mal, ou de lui en faire encore. J’en ai ressenti et j’en ressens encore moi-même chaque jour. 

Et pourtant, à mes yeux, cette forme de culpabilité est loin d’être un fardeau. 

C’est au contraire ce qui me rend Humain. 

Ce qui me fait chaque jour prendre conscience de ma responsabilité de ne jamais cesser de progresser, de m’améliorer, de grandir et d’évoluer, pas seulement pour moi mais aussi pour Eux. 

Car il y a dans les yeux des chevaux une telle pureté, une telle forme d’innocence, qu’ils nous renvoient à nous-mêmes. A ce qu’il y a dans notre Coeur. Aux valeurs qui sont propres à chacun de nous et dont nous nous écartons parfois.

Quand nous nous emportons contre nos chevaux, quand nous perdons patience, quand nous avons la sensation de leur faire du mal, c’est contre nous que nous nous emportons. Parce que nous n’avons pas été celui ou celle que nous voulions être pour eux. Parce que nous n’avons pas accepté l’aide qu’ils nous offraient, que nous avons été égoïstes, que nous n’avons pas été capables de voir ou de comprendre qu’ils nous attendaient de l’autre côté, dans leur monde, sur une terre de Paix et de Sérénité.

Alors nous pensons qu’il ne faudrait plus monter à cheval. Plus mettre de selle, de mors, d’éperon. Nous pensons que c’est une question de méthode, de discipline, d’entraîneur. Nous pensons que nous sommes indignes de ce qu’ils nous offrent. Qu’il vaudrait mieux ne plus rien leur demander pour les laisser vivre leur vie sans nous, et qu’ils seraient plus heureux loin des humains.

Je suis convaincu que ce n’est pas de cette manière qu’un cheval aborde le monde. Je suis convaincu qu’ils ont un désir immense de se connecter. Que c’est même un besoin pour eux. Se connecter avec les autres chevaux, avec nous, avec la Nature. Avec cette énergie que l’on ressent au milieu d’une forêt, face à un paysage à couper le souffle ou une musique émouvante et inspirante.

Cette énergie qui est partout, qui coule en nous et ne demande qu’à s’exprimer de la manière la plus pure et la plus honnête qui soit, mais qui nous fait si peur. 

Si entrer dans le monde des chevaux nous culpabilise à ce point, si interagir avec eux, que ce soit à pied ou à cheval, avec ou sans selle, avec ou sans mors, nous terrorise autant, c’est à mes yeux parce qu’une part de nous sait instinctivement que la seule manière de construire quelque chose avec cet animal qui fascine l’Être Humain depuis des milliers d’années est d’accepter nos responsabilités. 

Accepter de faire des erreurs. 

Accepter de demander pardon et de se pardonner soi-même. 

Accepter de se présenter face à ces regards qui nous lisent souvent bien mieux que nous ne nous comprenons nous-mêmes, avec nos forces, nos faiblesses, nos doutes et nos peurs. 

De se mettre à nu devant ces symboles de pureté et de force, pour qui il est impossible de porter un masque ou de tricher.  

Finalement, accepter d’être vrai et d’avoir peur.

Alors les chevaux peuvent devenir des guides extraordinaires, qui vous nous emmener dans leur monde. 

Une épaule en dedans, un obstacle à sauter, une reprise de dressage, une séance de cordelette, de liberté ou un moment de câlins, ne sont plus des finalités mais deviennent des portes qui s’ouvrent et où les chevaux peuvent nous aider à accéder à notre Âme, et à l’Âme du monde.

Et je vous souhaite du fond du coeur d’au moins une fois dans votre vie sentir qu’un cheval vous emmène de l’Autre Côté avec lui. Avec cette sensation que vous ne faites plus qu’un, comme s’il vous murmurait: “Ne t’en fais pas, je suis là, et avec moi tu ne crains rien”…

Pierre.

 

 

 

PS: Je serais vraiment heureux que vous laissiez un commentaire ci-dessous pour expliquer ce que les chevaux vous ont apporté dans votre vie, ce qu’ils vous ont appris sur vous-même. Que ce soit juste une étape de votre évolution ou le plus grand bouleversement de votre existence, je suis convaincu que votre histoire peut inspirer de nombreux cavaliers dans le doute à continuer à chercher et à évoluer. Et je suis convaincu que c’est un des plus beaux cadeaux que nous pouvons faire à nos chevaux, alors n’hésitez pas à ajouter votre pierre à l’édifice.  

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