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Ce moment où nos cauchemars deviennent réels...

réflexions équestres Jan 17, 2020

Vous vous êtes déjà lancé dans quelque chose en sachant à l’avance que c’était une erreur? 

Je veux dire, une grosse erreur? 

Et d’avoir cette sensation que même si vous le saviez c’est comme si une force extérieure vous obligeait à vous asseoir pour regarder d’un air vide (et un peu bête aussi il faut l’avouer) votre double continuer tout droit vers cette bêtise qui était pourtant bien marquée par une pancarte ?

C’est à peu prêt ce que j’ai ressenti une nuit de novembre 2018, du côté de Dijon, en m’engageant dans une petite rue de village qui ne m’inspirait pas.

Il est 22 heures, le brouillard est tel que je ne voyais pas à plus d’1 mètre 50, je conduis cet énorme van avec mon cheval à l’intérieur, mon chien Simba doit faire pipi et nous avons déjà raté l’entrée de l’écurie deux fois. 

J’ai appelé le propriétaire du lieu pour qu’il m’explique comment arriver à l’endroit où nous allons faire étape durant une semaine et il ne parvient pas à m’expliquer clairement, d’autant plus qu’il ne semble pas reconnaître la route sur laquelle je suis. 

Il faut dire qu’il me comprendrait mieux si j’avais plus qu’une demi-barre assez timide de réseau sur mon téléphone, en plein milieu de la forêt, qui fait disparaître toutes les voyelles de notre conversation.

 

Vous vous souvenez quand je vous parlais de mes peurs avant de me mettre en route avec le van (si vous ne l'avez pas lu, l'article qui parle de ce que j'ai appris de mes peurs est ici: https://www.prbdressage.com/blog/quand-notre-plus-grande-peur). Toutes ces angoisses irrationnelles et ces scénarios catastrophes qui avaient peu de chances de se produire ?

La plupart se sont réalisées…

Et donc, me voilà en plein dedans. 

Je dois absolument faire demi-tour car cela fait 35 minutes que j’ai dépassé l’entrée de l’écurie et que je roule sans trouver le moindre endroit où changer de direction. Le brouillard me fatigue beaucoup et les endroits où je peux manœuvrer les 11 mètres 50 de mon attelage ne sont pas toujours les plus simples à trouver.

Et donc je m’engage dans une petite rue, censée faire une boucle, qui devrait me permettre de revenir sur mes pas.

Sauf que la rue me semble bien trop étroite.

Et que j’ai bien raison de la trouver trop étroite.

Mais malheureusement, elle n’est pas assez étroite pour m’empêcher de passer.

Oh non.

Le problème n’était pas là.

Il était 350 mètres plus loin, quand la petite rue étroite, sans prévenir, tourne à angle droit. Et que je n’ai plus comme choix que de m’engager dans le tournant ou devoir faire 350 mètres de manœuvres en marche arrière dans une rue étroite sans aucune visibilité.

Il m’a fallu à peu près 15 minutes de manœuvres qui m’ont paru interminables pour m’en sortir en grimpant sur les trottoirs avec la voiture et en finissant, par désespoir, par forcer le passage au risque d’exploser les pneus du van.

Oh, dans la série, il y a aussi le moment où je quitte la Camargue par une route inondée (la seule route possible pour quitter l’écurie où j’étais installé) et tous les mètres je m‘enfonce plus profondément dans l’eau, au point que l’eau dépasse la hauteur du plancher du van… et que je ne vois plus la route devant moi… qui bien sûr est bordée de deux fossés tout aussi invisibles, pour que ce soit plus rigolo.

 

Si j’ai ressenti dans ces moments-là ce plaisir de baigner littéralement dans l’adrénaline, où mon cœur battait beaucoup trop vite, ma mâchoire était serrée dans une grimace qui aurait fait peur aux enfants, mes mains tremblaient et j’ai eu besoin de m’énerver sur n’importe quoi juste après pour faire descendre la pression, j’ai été étrangement calme et confiant en même temps.

Comme si le fait d’accepter la peur la transformait en une alliée plutôt que de devenir une ennemie en évoluant vers la panique.

Même l’adrénaline, à ce moment, mettait tous mes sens en éveil pour me faire prendre les meilleures décisions possible.

En acceptant complètement la peur et le problème face à moi, en les regardant droit dans les yeux et en avançant quand même, c’est comme si l’esprit se gonflait de confiance dans sa capacité à utiliser toutes les ressources possibles pour nous sortir de l’impasse. 

Lors des 12 heures d’interview que nous avons filmé avec Brian Sean Reid aux Etats-Unis, il a d’ailleurs beaucoup insisté sur cette notion de l’utilité de toutes les émotions, même celles qu’on perçoit souvent comme négatives. 

La peur est utile, autant que la colère, la détermination, la joie ou la tristesse. 

Elles font toutes partie de nous, sont indispensables et nous permettent d’aborder (et d’apprécier) la vie sous toutes ses facettes.

En luttant contre elles, en croyant qu’on ne devrait pas ressentir ceci ou cela, en n’acceptant pas ce que nous ressentons, nous perdons beaucoup d’énergie et cela nous empêche très souvent de fonctionner à notre plein potentiel, et d’utiliser les ressources incroyables que nous avons déjà en nous.

A bientôt,

Pierre.

 

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